Et, quant à la première, passe que vous tranchiez aussi brusquement sur la société de Paris et sur ses intrigues, dont vous vous étiez si heureusement servie dans vótre machine jusqu'à un certain point de l'ouvrage; l'on pourrait me repondre que il n'en était plus bésoin. Passe encore cet oubli soudain des ennemis de Gertrude et de leur vengéance irritée; passe le silente sur le denoûment du sort périlleux de Charles livré aux poursuites d'une police rusée chez un protecteur équivoque qui agissait par seul intérêt personnel choqué bientôt et détruit dans le mauvais accueil de ses voeux. Passe enfin le départ mystherieux de cette pauvre Juliane, les passions et les malheurs de laquelle nous avaient trop émus pour ce que sa fin ne méritât pas encore des paroles et des larmes. Ce mysthère, j'en conviens, ne manque pas son effet avec l'éspèce d'effroi qu'il nous jette dans fame attendrie; cependant, je ne sais, j'y trouve un vide que j'aimerais mieux rempli autrement que par la seule terreur.
Mais Léonor! La bonne, la chaste, l'aimable Léonor! Mais Pélage! cet amant si épris de ses attraits et de ses vertus! Mais Mr. Müller! ce mortel généreux qui ne craint pas de sacrifier les dernières affections de sa vie à une femme adorable si non adorée, à un amour presque autant fatal à son bonheur domestique qu'il l'était à sa vanité. Ne nous pas dire même un mot de leur félicité ou infélicité reciproques après ce divorce annoncé à peine!
Hedwige part, Hedwige meurt, et sa mort nous est rapportée en des termes si touchants! Certes, dans l'action général elle avait joué un rôle bien tendre et affectueux; mais pourrait-on le comparer à celui de sa soeur, ou du moins le lui préférer?
Vous reduisez donc tout-à-coup vótre roman presqu'à deux personnages, vous employez le 3.me volume presque tout entier à anatomiser pour ainsi dire deux coeurs, à analyser une fiamme jusqu'à ses éléments les plus étherées, à occuper le lecteur d'abstractions des choses aux idées, à leur rétracer l'image d'une passion trop souvent sans limites et trop parfois limitée par une puissance d'âme miraculeuse et par des subtilités intellectuelles mieux singulières que rares.
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