«C'est oublier bien facilement - così egli scrive nella prefazione dell'opera sua immortale - que le monde d'aprés le Christ a conservé longtemps les mêmes misères; que l'empire byzantin a au moins égalé l'autre en scandales et en horreurs; que même sous la chrétienté moderne, la Rome des papes a été quelquefois aussi impure et aussi sanglante que celle des Césars; que la torture a duré jusqu'à la Révolution française, et que l'esclavage dure encore. Car il n'y a pas de plus grand exemple des illusions que peuvent se faire les croyants, que leur obstination à faire honneur au christianisme et à l'église de l'abolition de l'esclavage; quand il est certain que l'esclavage antique a subsisté dans l'empire chrétien comme dans l'empire païen, qu'il a duré assez avant dans le moyen âge, que le servage existait encore en France à la veille de la Révolution; que l'esclavage des noirs s'est établi sous le règne de l'Église, qu'il persiste encore aujourd'hui dans deux États, et que ces États sont catholiques; qu'il n'a commencé à tomber que depuis le dix-huitième siècle, c'est-à-dire depuis que les Églises menacent ruine; et qu'à l'heure qu'il est, la Papauté, qui condamne si facilement et si imprudemment tant de choses, n'a pu encore se résoudre à le condamner. L'Église a régné dix-huit cent ans, et l'esclavage, la torture, l'éducation par les coups, bien d'autres injustices encore ont continué tout ce temps, de l'aveu de l'Église et dans l'Église; la philosophie libre n'a régné qu'un jour, à la fin du XVIIIe siècle, et elle a tout emporté presque d'un seul coup».
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