Nazionale in Parigi. Fonds français, n.° 12772, Lettres de Peiresc à Gassendi, car. 169. - Autografa.
.... J'y ay par mesme moyen trouvé la lettre que le P. Scheiner vous escript(504), laquelle je vous renvoye avec mes remercimens trez humbles, ayant prins plaisir d'y voir la veneration qu'il porte à vostre vertu et à voz utiles travaulx; mais j'ay esté un peu touché de voir qu'il ne se puisse abstenir d'attaquer ce pauvre vieillard, aprez l'avoir terrassé à ses pieds et l'avoir faict mesmes condamner, oultre la retractation, à une prison perpetuelle, comme vous verrez en la lettre cy joincte d'un sien parent(505), bien qu'elle ayt esté remise à la volonté du Grand Duc de Toscane. Et toutes foys le bon P. Athanase(506), que nous avons veu passer icy bien à la haste, ne se peult tenir de nous advoüer, en presence du P. Ferrand(507), que le P. Malapertius(508) et le P. Clavius(509) mesmes n'improuvoient nullement l'advis de Copernicus, ains ne s'en esloignoient guières, encores qu'on les eusse pressez et obligez d'escrire pour les communes suppositions d'Aristote, que le P. Scheiner mesmes ne suyvoit que par force et par obediance, aussy bien que luy, qui ne faict pas de difficulté d'admettre au corps de la lune non seulement des montaignes, des vallées et des mers ou estans, mais des arbres et des plantes et mesmes des animaulx, pourveu qu'on en veuille excepter et exclurre les plus perfects, et d'admettre aussy que la terre face une reverbaration sur le globe de la lune de la lumiere du soleil, qui responde à celle que faict la lune sur la terre.
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