Parigi, 4 novembre 1638.
Bibl. Naz. Fir. Mss. Gal., P. I, T. XII, car. 89. - Autografa. Nello stesso codice segue (car. 91) la traduzione italiana, di mano di MARIO GUIDUCCI.
Monsieur,
I'ay tousiours tenu la modestie pour une qualité fort estimable en toutes sortes de personnes; mais estant reconneu, comme vous estes, dans toute l'Europe pour un des plus rares et plus excellents esprits du siecle, vous me permettrés, s'il vous plaist, de vous dire que celle qui vous faict reietter comme faulses les veritables louanges que ie vous donnoy par ma derniere(954), ne se peut opposer a cette approbation universelle, ou vous estes auyourdhuy, sans degenerer en quelque sorte de presomption. Car qu'est ce la autre chose que preferer vostre jugement particulier a celuy de tout le reste des hommes? Si avés vous beau faire, Monsieur, il faudroit qu'un malheur semblable a celuy qui vous a osté l'usage de la veûe, vous ostast encores celuy de l'ouye, pour esloigner de vostre cognoissance ce que le bruict commun publie par tout de vostre grande et celebre erudition. A moins que cela, il n'est pas en vostre pouvoir d'empescher que les applaudissements, avec lesquels vos beaux ouvrages sont receus, ne vous portent, malgré vous, dans les oreilles l'estime que tout le monde en faict. Veuillés vous ou non, il fault que vous souffriés qu'estant un de vos admirateurs, ie rende a vostre merite le tesmoignage que ie luy doibs, iusqu'a ce que j'aye trouvé le moyen que ie cherche de vous faire cognoistre, par quelque effect convenable a mon desir, que ie suis entierement,
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Europe Monsieur
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