Monsieur,
     
      Vos singulieres vertus et vos merites vous ayants, outre le rang que vous donne la dignité de vos charges, acquis une tres grande creance és conseils et deliberations publiques, j'estimeroy m'oublier grandement, si au renouvellement de l'affaire cy devant proposée par Monsieur Galilei, le phenix des astronomes de ce temps, d'un moyen asseuré et infaillible par luy trouvé pour l'invention de la longitude, dont, par mon entremise, il a faict present à Messeigneurs les Estats Generaux, laquelle par divers accidents et rencontres a esté retardée, comme vous entendrés particulierement de Monsieur le Chevalier de Zuylichem(431), je n'implorois votre assistance pour un principal appuy de l'avancement d'une si haute et utile affaire, qui asseurera la navigation et rectifiera les tables geographiques, ne restant plus que ce seul point pour reduire l'une et l'autre a leur perfection. C'est pourquoy la cognoissant proportionée à vostre genereuse vertu, qui ne s'applique qu'aux choses grandes et memorables, j'espere, Monsieur, que vous agréerés et favoriserés volontiers la treshumble supplication que je vous fay, de l'embrasser avec zele et affection, vous ioignant pour cet effect à mon dict Sieur le Chevalier, qui vous en dira toute la suite et a quoy elle est à present reduitte, dont, pour ne vous point ennuyer inutilement, je ne vous feray point d'autre recit. Ains, apres vous avoir tres humblement baisé les mains, je vous supplieray m'honorer de vostre bienveuillance et vous asseurer qu'en reverant vos vertus je suis,