Il est dangereux à respirer; et la membrane muqueuse des fosses nasales, même aprés n'en avoir été frappée que d'une quantité insignifiante, est bientôt atteinte de sécheresse; la conjunctive même s'injecte, et le yeux rougissent. En manipulant ce gaz, il faut donc se garder d'en respirer les moindres traces. Ce gaz produit sur la trachée-artére el les organes respiratoires les effets les plus violents, qui, à ce qu'il paraìt, peuvent facilement devenir dangereux. En agissant sur l'organe olfactif, il fait d'abord naitre une odeur parfaitement semblable à celle du gaz sulfide hydrique; mais à peine a-t-on perçu celle odeur, qu'on éprouve sur tous les points des fosses nasales, frappés par le gaz, une sensation douloureuse de picotement et de constriction. Cette sensation rappelle assez celle que produit le gaz fluoride silicique, mais elle est infiniment plus vive. Les yeux deviennent instantanément rouges; l'odorat disparait complétement. Dans la prémière expérience que je fis pour apprécier l'odeur de ce gaz, après n'avoir inspiré par l'une des narices qu'une bulle de gaz de la grosseur d'un pois, je perdis tellement la faculté olfactive pour plusieurs heures, que je pouvais flairer l'ammoniaque la plus concentrée sans éprouver la moindre sensation. L'odorat se rétablit au bout de cinq à six heures, mais il resta un coryza viòlent et incommode, qui dura 14 jours. La cause de ces effets tenaces réside en ce que la sélénide hydrique se décompose avec une facilité extréme, par l'air qui se trouve en contact avec la membrane muqueuse du nez et des organes respiratoires; le sélénium se précipite, et l'y fixe aussi solidement que les matières colorantes sur les étoffes; et les symptômes du coryza ne cessent que lorsque la matière étrangére, fixée sur la membrane muqueuse, est complétement éloignée, ce qui ne s'effectue que trés-lentement
| |
|