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      Alors se présenta une classe d'hommes, les diaskeuastes, espèce de censeurs ou de critiques qui cherchèrent à mettre de l'harmonie et de l'accord dans ces chants ainsi réunis et coordonnés; ils lièrent des parties détachées, levèrent des contradictions, supprimèrent des vers, des passages interpolés, etc. Mais ce travail ne fut pas fait avec assez d'art pour qu'on ne découvre des traces de leurs soudures; et leur jugement ne fut pas toujours assez sain pour qu'ils sussent distinguer ce qui appartenait à Homère d'avec les interpolations de ses successeurs. À l'exemple de Wolf, M. Müller signale plusieurs passages qui paraissent prouver que l'Iliade et l'Odyssée [4321]n'avaient point cette unité que ces poëmes presentent aujourd'hui, et qu'ils n'étaient dans l'origine que des chants lyriques détachés. Cependant Aristote ne les considéra que sous la forme qu'on leur avait donnée à Athènes, et célébra Homère comme poëte épique. Depuis, on ne vit plus dans l'Iliade et l'Odyssée que deux poëmes épiques. Assurément il règne une sorte d'unité dans chacun de ces deux poëmes; mais c'est la même qu'on trouve, par exemple, dans les romances espagnoles sur le Cid, lorsqu'on les lit de suite. Dans l'Odyssée on pourrait enlever les 4 premiers chants et la moitié du 15e sans nullement faire tort à la marche de l'action; c'est que le poëte ne les vivait jamais reunis et n'avait jamais pensé faire un grand poëme. D'un autre côté l'Iliade et l'Odyssée ont des lacunes que les diaskeuastes n'ont pas été capables de cacher.


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Zibaldone. Pensieri di varia filosofia e di bella letteratura
Parte Seconda
di Giacomo Leopardi
pagine 1555

   





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