Je n'y vois plus, et quite à regret le plaisir de vous entretenir. Si vous trouviez l'occasion de faire souvenir à Son Altesse Serenissime que j'ai eu l'honneur d'estre connu d'elle, vous obligeriez, Monsieur,
      Votre tres humble ettres obeissant serviteur
     
      St-Evremondce 20 de mars [dopo il 1695]
      a Londre
     
     
      III
     
      Lettera a Saint-Évremond
     
      A Florence ce 21e Octobre 1698
      Je receus, Monsieur, lundy dernier vostre lettre, laquelle estoit sans datte, et dez le mesme soir j'eus l'honneur1 en plein Conseil d'Estat d'emporter de haute lutte l'affaire que vous m'aviez confiée2 ayant obtenû du Grand Duc une promesse authentique de la confirmation de vos anciens droits sur la cave, non seulement pour l'année prochaine, mais encore pour tout le temps qu'il vous plaira d'en jouir dans la suitte3.
      Eh bien, Monsieur, qu'en dittes vous? Croyez vous4 qu'un Ministre qui se trouve assez puissant pour pouvoir faire signer5, sur le champ,6 à son Maistre un Traitté de cette importance peut7 trouver son compte a faire un voyage en Angleterre, rien que pour avoir le plaisir de se voir pour la troisième fois dans un pays, ou l'on sait tout ce que les hommes peuvent savoir? Quelque8 sot, je me mettrois vrayment dans de beaux draps blancs et je ne crois pas que vous fussiez jamais homme a me conseiller d'abandonner a present le poste ou je suis et le crédit que j'y ay, à la mercy de quelque Ministre ambitieux, comme pouroit estre - par exemple - nostre Commandeur d'Elbene qui, pour se vanger de ce que vous m'avez donné sur luy la préférence dans la grande affaire dont je viens de vous parler, feroit le diable à quattre pour tascher non pas de faire annuller le Traitté, le Grand Duc estant trop ferme dans ses résolutions9 pour en démordre, mais d'y donner quelque entorse quand ce ne seroit pour autre chose pour en tirer quelque adoucissement pour la Cave de S. A. D'ailleurs, suis-je en estat présentement de devoir me soucier d'apprendre tout ce que les hommes10 peuvent savoir en une infinité de genres dont sans doute je ne pouray plus avoir le moindre besoin11 lorsque il n'y a guere de tables dans mon appartement ou il n'y aiit un exemplaire de vos ouvrages?