Comme confirmation de cette manière de voir je rappélerais ce que j'avais observé, dès mes premières expériences sur l'oxydation des huiles volatiles par l'acide nitrique, que la production de l'acide hydrocyanique était d'autant plus abondante qu'il se dégageait moins d'acide nitreux ou de bioxyde d'azote: et j'ajouterais, que j'ai obtenu dans des expériences postérieures des quantités notables d'acide hydrocyanique et d'ammoniaque, en faisant passer du bioxyde d'azote chargé de vapeurs d'essence de térébenthine à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge.
Quant à la production de l'ammoniaque, on vient de voir que dans les expériences précédentes elle accompagnait toujours l'acide hydrocyanique: je dois dire maintenant qu'elle se produit aussi dans la réaction de l'acide nitrique sur les corps dont la composition peut être représentée par du carbone et de l'eau, et sur les corps gras, toutes les fois qu'il se produit de l'acide hydrocyanique: je m'en suis assuré pour le sucre, et pour l'huile d'olive: dans tous ces cas, l'acide hydrocyanique passe à la distillation, l'ammoniaque reste combinée avec l'acide nitrique.
Les faits consignés dans ce Mémoire se rapportent pour le plus grand nombre à la décomposition de l'éther nitreux: c'est qu'après la vérification du fait de la production du cyanogène, le but que je me proposais était d'utiliser l'éther même pour la fabrication des cyanures: les résultats que j'ai exposés démontrent qu'il faut pour le moment renoncer à ce projet; les expériences les plus productives en acide hydrocyanique n'en ont fourni que des quantités qui ne représentent que 2,66-2,81 d'azote sur 16,85% qu'en contient l'éther nitreux: dès lors on conçoit qu'il n'y aurait pas avantage à suivre cette voie pour tirer parti des grandes quantités de cet éther qui se produisent pendant la fabrication du fulminate de mercure.
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Mémoire
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