En l'agitant ensuite avec de l'eau, qui s'empare de l'alcool et met la nitroglycérine en liberté, on lui restitue ses propriétés explosives: de telle sorte que la même amorce fulminante qui était sans action sur le mélange de nitroglycérine et d'esprit de bois, la fait détoner très-facilement quand on l'a agitée quelques instants avec de l'eau.
Cette méthode, pour se mettre à l'abri des dangers de la nitroglycérine, bien que fortement recommandée par les chimistes, eut beaucoup de peine à être adoptée par les mineurs. En réalité, elle ne fut qu'une mesure transitoire, jusqu'au moment où la nitroglycérine solidifiée, connue sous le nom de dynamite (en Amérique, giant-powder), devint d'une application pratique (1867).
La dynamite n'est autre chose que la nitroglycérine absorbée en plus ou moins grande quantité par certaines substances poreuses. On croit généralement que la dynamite a été découverte accidentellement. Ainsi on raconte que par suite d'une fuite survenue à un récipient contenant de la nitroglycérine, le liquide avait coulé sur une certaine variété de silice appelée Kieselguhr, et avait été absorbé par cette substance. Il n'en est rien. La première dynamite fabriquée ne contenait pas de silice, elle se composait d'un mélange de charbon de bois en poudre et de nitroglycérine. De nombreuses expériences ont été faites avec différentes substances absorbantes, telles que la terre cuite, la sciure de bois, le papier ordinaire, etc., avant que la silice poreuse ne fût définitivement adoptée.
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Amérique Kieselguhr
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