On décante l'eau acide, et on y substitue de l'eau pure. On lave ainsi le produit jusqu'à ce que l'eau de lavage ne soit plus acide. Alors on place la glycérine dans une capsule et on la sèche sous la cloche d'une machine pneumatique.
La pyroglycérine a une densité de t. 60: elle n'a pas d'odeur et est légèrement colorée en jaune; cette couleur paraît dépendre de quelques matières étrangères contenues dans la glycérine, qu'on n'obtient pure que très-difficilement. Elle a une saveur douceâtre, agréable et a des propriétés toxiques.
La pyroglycérine tache le papier comme une huile. Elle est encore liquide à 20°. Elle est insoluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool et l'éther: elle est précipitée par l'eau de sa solution alcoolique. La pyroglycérine n'est pas volatile, elle supporte la température de +100°. Si on chauffe graduellement une goutte de ce produit sur une lame de platine, on le voit se décomposer avec dégagement de vapeurs nitreuses. A une température élevée, la décomposition est rapide avec déflagration et flamme, et il reste un peu de charbon. Si une petite masse de pyroglycérine est rapidement chauffée à un degré capable d'en déterminer la décomposition, celle-ci a lieu avec une détonation violente. Une goutte de quelques décigrammes peut produire une détonation semblable à un coup de fusil: si le vase dans lequel on opère n'est pas très-fort, il se brise.
On peut tenter l'expérience sans danger en plaçant une goutte de pyroglycérine sur un verre de montre et la touchant avec une lame métallique rougie au feu.
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