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      Cet acide est plus lourd que l'eau, d'une odeur très-forte, semblable à celle de la résine de gaïac projetée sur les charbons incandescents: il possède une saveur piquante et poivrée, analogue à celle des clous de girofle; est soluble dans l'alcool, dans l'éther, très-peu soluble dans l'eau: sa densité est 1,119 à +22 degrés; il bout à +210 degrés. Il s'oxyde très-facilement à l'air, se colore en rouge et finit par devenir opaque. Il se dissout dans une lessive caustique, mais ne décompose pas les carbonates alcalins: la solution de cet acide par la potasse caustique, laissée au contact de l'air, noircit et donne un précipité de charbon. Une solution alcoolique d'acide pyrogaïque réduit l'or et l'argent, et fait passer à un degré inférieur d'oxydation le fer et le cuivre engagés dans des composés salins. L'acide nitrique réagit vivement sur l'acide pyrogaïque et produit de l'acide oxalique.
      Le chlore réagit sur l'acide pyrogaïque en donnant lieu à un dégagement très-grand d'acide chlorhydrique et à la formation d'un composé cristallin, facilement fusible, qui se sublime à une température peu élevée, et cristallise ainsi en longues aiguilles blanches.
      L'acide pyrogaïque, dissous dans l'alcool, précipite une solution aqueuse d'acétate de plomb tribasique. Le sel est amorphe, floconneux, blanc, caillebotté presque comme du chlorure d'argent: il fond à +100 degrés et devient transparent et fragile comme une résine: il se dissout dans l'alcool et s'en précipite par l'évaporation de l'alcool ou par l'addition de l'eau: les deux sels, ainsi précipités, ont la même composition.


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Memorie scelte
di Ascanio Sobrero
Utet Torino
1914 pagine 184