J'ose prendre le parti de l'humanité contre un usage honteux à des Chrétiens et à des peuples policés, et, j'ose ajouter, contre un usage aussi cruel qu'inutile. Quintilien, le plus sage et le plus éloquent des rhéteurs, dit en traitant de la question, que c'est une affaire de tempérament: un scélérat vigoureux nie le fait, un innocent d'une complexion faible l'avoue. Un homme est accusé, il y a des indices, le juge est dans l'incertitude, il veut s'éclaircir: ce malheureux est mis à la question. S'il est innocent, quelle barbarie de lui faire souffrir le martire? Si la force des tourmens l'oblige à déposer contre lui-meme, quelle inhumanité èpouvantable que d'exposer aux plus violentes douleurs, et de condamner à la mort un citoyen vertueux, contre lequel il n'y a que des soupçons? Il vaudrait mieux pardonner à vingts soupables, que de sacrifier un innocent. Si les loix se doivent établir pour le bien des peuples, faut-il qu'on en tolère de pareilles qui mettent les juges dans le cas de commettre méthodiquement des actions criantes, qui révoltent l'humanité? Il y a huit ans que la question est abolie en Prusse: on est súr de ne point confondre l'innocent et le coupable, et la justice ne s'en fait pas moins.) Così parla, così attesta uno de' più grandi uomini che sta sul trono. In Prussia, nel Brandeburghese, nella Slesia e in ogni parte della dominazione prussiana non si dà più tortura di veruna sorta, e la giustizia punisce i rei, e la società vi è sicura.
Nell'Inghilterra già da molto tempo non si tollera più la tortura: la legge condanna a un genere di morte il reo che ricusa di rispondere al giudice, questa si chiama la peine forte et dure, ma a torto chiamerebbesi tortura, poiché finisce colla morte e non è veritatis indagatio per tormentum.
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