§. 5. Je me suis appliqué, avec quelque attention, à déterminer quelle etoit la moindre force électrique requise à produire ces effets, aussi bien daus une grenouille intacte et pleine de vie, que dans une disséquée et préparée à la dite manière; ce que M.r Galvani avoit omis de faire. J’ai choisi la grenouille de préference à tout autre animal, à cause qu’elle est douée d’une vitalité très-durable, et qu’il est fort aisé de la préparer. Au reste j’ai aussi fait des épreuves sur d’autres petits animaux, dans cette vue, et avec un succès à peu-près égal. Pour bien évaluer la force du courant électrique, j’ai cru devoir soumettre l’animal destiné aux expériences de ce genre, non pas aux courants de retour occasionnés par les atmosphères, (sect. 2) mais aux decharges électriques directes, tantôt d’un simple conducteur, tantôt d’une bouteille de Leyde, et en sorte que tout le courant dût traverser le corps de l’animal. A cet effet j’avois soin de le tenir isolé d’une manière ou de l’autre, et le plus souvent en l’attachant, par des epingles, à deux plateaux de bois tendre, portés par des colonnes de verre.
§. 6. J’ai donc trouvé, que pour la grenouille vivante et entière il suffisoit de l’électricité d’un simple conducteur, de moyenne grandeur, quand elle arrivoit seulement à pouvoir donner une très foible étincelle, et à elever de cinq à six degrès l’électromêtre de Henly. Que si je me servois d’une bouteille de Leyde, aussi de moyenne grandeur, une charge de celle-ci beaucoup plus foible produisoit l’effet, telle, par exemple, que ne donnant pas la moindre étincelle, et n’étant aucunement sensible au quadrant-électromêtre, l’étoit à peine à un électromêtre de Cavallo au point d’écarter d’une ligne environ ses petits pendules.
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Galvani Leyde Henly Leyde Cavallo
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