Les mauvais conducteurs cépendant ne servoient pas si bien, et seulement pour les premièrs moments après la préparation de la grenouille, tant que les forces vitales se soutenoient en pleine vigueur; après quoi il n’y avoit plus que les bons conducteurs qu’on pût employer avec succès, et bientôt on ne pouvoit réussir qu’avec les excellents, c’est à dire, avec des arcs conducteurs entièrement métalliques. Il trouva au surplus un grand avantage à appliquer une espèce d’armure métallique à cette portion d’epine qu’il laissoit attachée aux nerfs cruraux, et aux nerfs eux-mêmes, et surtout à revêtir cette partie d’une feuille mince d’étain ou de plomb.
§. 11. M.r Galvani ne s’arrêta pas, dans ces expériences vraiment étonnantes, aux grenouilles; il les étendit avec succès, non seulement à plusieurs autres animaux à sang-froid, mais aussi aux quadrupèdes, et aux oiseaux; dans lesquels obtint les mêmes résultats, moyennant les mêmes préparations; qui consistoient à dégager de ses enveloppes un des principaux nerfs, là où il s’implante dans un membre susceptible de mouvement, à armer ce nerf de quelque lame ou feuille métallique, et à établir une communication, à l’aide d’un arc conducter de cette armature du nerf aux muscles dépendants.
§. 12. C’est ainsi qu’il découvrit heureusement, et nous demontra, de la manière la plus évidente, l’existence d’une véritable électricité animale dans tous, ou presque tous les animaux. Il paroit prouvé en effet par ses expériences, que le fluide électrique tend sans cesse à passer d’une partie à l’autre du corp organique vivant, et même des membres tronqués, tant qu’il y subsiste un reste de vitalité; qu’il tend à passer des nerfs aux muscles ou vice versa, et que les mouvements musculaires sont dûs à une semblable transfusion, plus ou moins rapide.
| |
Galvani
|