Mais aussi l’autre condition, de dépouiller un nerf quelconque et le mettre à nud, n’est pas plus requise, comme les expériences suivantes vont montrer.
Expérience C. J’applique les armures, ou lames de différents métaux (c’est cette différence des armures qui est essentielle) (Sect. 14. et 15) à une grénouille toute entière et vivante, revêtue même de sa peau, en un mot intacte: je colle, par exemple, une feuille mince d’étain sur son dos, ou sur les reins, et je pose une pièce de monnoye d’argent sous ses cuisses, ou sous son ventre, l’y comprimant un peu; cela fait, j’avance cette monnoye, en la glissant, jusqu’au contact de la feuille d’étain, ou bien j’établis une communication entre ces deux armures, moyennant un fil d’archal, ou une autre pièce de métal quelconque; et voila qu’il s’excite des convulsions spasmodiques dans tous les muscles du ventre, des cuisses, du dos, avec de violentes secousses des jambes, une contraction et courbure de l’epine, etc. lesquelles convulsions et spasmes, quoique presqu’universelles, sont cépendant plus marqués dans les membres et muscles qui touchent, ou avoisinent, les armures, et plus encore dans ceux qui dépendent des principaux nerfs proches eux-mêmes aux dites armures.
§. 22. Ces expériences reussissent dans quelques autres animaux; dans les poissons, et dans les anguilles sur-tout, aux-quels il n’est pas nécessaire d’ôter la peau, quoiqu’elle ne laisse pas que d’empêcher un peu d’action. C’est pourquoi en la leur ôtant, au moins en partie, particulièrement à la grenouille, on obtient plus sûrement les effets, et on les obtient beaucoup plus grands.
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