Mais concevable ou non qu’en soit la cause, c’est un fait que les expériences déjà rapportées prouvent assez, et qui sera confirmé par beaucoup d’autres; à la suite desquelles je tâcherai d’en donner quelqu’explication. C’est un fait qu’on doit ajouter à ce que nous connoissions déjà en électricité: un fait qui doit surement paroître extraordinaire et difficile à concilier avec les lois communément établies. C’est véritablement une nouvelle loi bien singulière, que j’ai découverte, une loi qui n’appartient pas proprément à l’électricité animale, mais à l’électricité commune, puisque ce transflux de fluide électrique, transflux qui n’est pas un surplus momentané, comme seroit une décharge, mais continu et suivi tout le tems que la communication entre les deux armures subsiste, a lieu, soit que celles-ci se trouvent appliquées aux substances animales vivantes ou mortes, ou à d’autres conducteurs non métalliques, mais suffisamment bons, comme à l’eau, ou à des corps mouillés. Mais avant que d’en venir aux expériences qui prouvent décidément tout ce que j’avance ici, je dois encore m’arrêter quelque peu sur celles que j’ai déjà rapportées (Sect. 20 et 32).
§. 34. Il paroit d’abord par celle-ci qu’on peut exciter, moyennant le simple artifice des armures de différents métaux convénablement appliquées, de fortes contractions dans tous les muscles de tous les animaux, tant qu’ils jouissent encore de quelque vitalité. Une telle conclusion seroit pourtant trop générale, et l’expérience même, au milieu des preuves que j’ai si fort étendues, m’a appris qu’il faut y mettre des restrictions, tant rélativement aux classes et genres d’animaux, que par rapport aux différents muscles de chaque animal.
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