§. 38. Enfin, s’il m’est permis de dire ici ce que je pense, les animaux seulement qui ont des membres bien distincts, des articulations, et des muscles propres pour le mouvement de chacun, de ces muscles qu’on appelle flexeurs, ou élévateurs, et des nerfs propres qui les régissent, se ressentent, et sont saisis d’une contraction réelle et spasmodique, soit par des pétites décharges d’électricité artificielle, soit par un foible courant de fluide occasionné par les simples armures métalliques différentes; contractions et spasmes qui entrainent le mouvement, et aussi l’agitation violente des dits membres. Au contraire les vers, et ceux d’entre les insectes qui n’ont point de membres assez distincts, point d’articulations proprement dites, ou qui manquent de ces muscles flexeurs, ou qui ne jouissent que d’un mouvement vermiculair, ne sont point affectés par une semblable électricité. C’est une tout autre économie animale, une tout autre méchanique pour les mouvements de ces animaux, un jeu qu’on a très bien découvert et expliqué dans plusieurs espèces. Voila mes idées, encore un peu vagues, fondées sur quelques expériences; c’est la suite de celle-ci qui doit ou les confirmer, ou les rectifier.
§. 39. A l’égard des différents muscles dans le même animal, je suis en état d’avancer quelque chose de plus assuré. Je dis donc, qu’il s’en faut de beaucoup que tous les muscles soient susceptibles de contraction par la foible action électrique dont il s’agit. Il y a une grande distinction à faire par rapport à leur fonction dans l’economie animale; tous ne sont pas soumis à l’empire de la volonté, et prêts aux mouvement spontanés. Or, il n’y a proprément que ceux-ci qui soient capables des contractions spasmodiques, par les moyens décrits.
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