Oui, il n’y a que les muscles obéissants à la volonté que j’ai trouvés susceptibles d’irritation et de mouvement par l’action de ce foible courant de fluide électrique occasionné par le simple attouchement de deux métaux différents; et point du tout les autres muscles sur lesquels la volenté n’a aucun pouvoir direct, comme ceux du ventricule, des intestins, etc. pas même le coeur, d’ailleurs si irritable. Les muscles du diaphragme oui (et je le dévinai avant que d’en faire l’épreuve) puisqu’ils sont d’entre ceux dont les mouvements dépendent de la volenté.
Expérience N. Il est bien surprenant qu’une tranche de bonne chair musculaire coupée, par exemple, à la cuisse d’un agneau égorgé une demie heure ou une heure avant; que ce morceau, dis-je, de muscle presqu’entièrement refroidi, et qui ne se ressent plus de l’action d’aucun stimulant méchanique ou chimique, soit si puissamment affecté par le fluide électrique transmis d’ume partie à l’autre, au point d’être saisi de contractions spasmodiques très fortes; et qu’au contraire le coeur recemment arraché à ce même animal, et encore tout chaud et très irritable, traité de même, sollicité également par des armures métalliques le mieux adaptées, et l’arc conducteur qui en établit la communication, n’en souffre aucune altération; que ses battements lorsqu’ils sont affoiblis et lents ne rédoublent point, et lorsqu’ils sont suspendus ou assoupis ne se réveillent pas, tandis que cela par les plus foibles stimulants méchaniques, ou chimiques.
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