C’est ainsi que dans la grenouille, lorsque la feuille d’étain est appliquée sur les reins, ou gissent à peu de profondeur les nerfs cruraux, les muscles des jambes sont saisis de fortes convulsions plus que tout autre, plus même que ceux qui touchent ou avoisinent l’autre armure, c’est à dire, la lame d’argent. J’ai déjà fait observer la même chose dans les quadrupèdes, chiens, agneaux, etc. par rapport au nerf ischiatique (Expérience D.) et je dois ajouter seulement, que la jambe ne laisse pas d’être sécouée lorsque ce nerf n’est pas trop caché sous les chairs et autres intéguments, et on applique comme il faut à cet endroit une des armures; quand même on ne feroit point répondre l’autre ni au muscle gluteus, ni à aucun muscle de la jambe, mais à un autre quelconque, pourvu qu’il ne soit pas trop éloigné. Voila encore pourquoi.
Expérience O. Si on applique à la grénouille, ou à d’autres pétits animaux, la feuille d’étain tout le long de l’épine du dos, d’où sortent tous les nerfs du tronc et des membres; et l’autre armure à une autre partie quelconque, tous ces membres se debattent, les muscles, non seulement des jambes mais du ventre et du dos, souffrent des contractions spasmodiques, et le tronc lui-même se courbe et se plie en arc; en un mot les convulsions sont générales. L’expérience est encore plus frappante dans un lézard que dans une grenouille, et je vais la décrire.
Expérience P. Ayant coupé la téte à un lézard, let découvert les muscles du dos en enlevant la peau, j’applique un morceau de feuille d’étain au bout tronqué, de manière que cette feuille deborde un peu et s’éleve sur les épaules, et je pose une monnoye d’argent sur le milieu de l’épine; enfin je fais avancer, en glissant, cette monnoye jusqu’au contact de la dite feuille.
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Expérience D Ayant
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